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habiles, il en est peu qui réussissent. Au cours des trois années que j'ai passées à la Stadvogtei, plusieurs
évasions sensationnelles ont eu lieu. Il serait trop long d'en entreprendre ici le récit détaillé. Je ne ferai
mention que des cas les plus exceptionnels, comme ceux de MM. Wallace Ellison et Eric Keith qui
s'échappèrent deux fois du camp de Ruhleben, et une autre fois de la prison même où j'étais.
Chapitre XXII. ÉVASIONS 46
Mille et un jours en prison a Berlin
Au début de la guerre, ces deux Anglais habitaient l'Allemagne. L'un, M. Ellison, était employé de la United
Shoe Machinery Company à Francfort. Quant à M. Keith, dont j'ignore quelle fut l'occupation ante bellum, il
était, si je me rappelle bien, né en Allemagne de parents anglais.
La première évasion de ces deux prisonniers eut lieu du camp de Ruhleben à peu près vers le même temps
mais pas exactement au même moment, chacun agissant de sa propre initiative. Mais tous deux eurent la
malchance de tomber entre les mains des gardes prussiennes au moment où ils allaient atteindre la frontière
hollandaise. Ramenés à la prison, à Berlin, ils écopèrent une sentence de plusieurs mois de cellule. M. Ellison,
en particulier, fut quatre mois et demi au secret, et ne pouvant recevoir d'autre nourriture que celle qui était
distribuée chaque jour, laquelle consistait en un morceau de pain avec les deux soupes traditionnelles.
Malgré les démarches nombreuses qu'ils firent auprès des autorités allemandes pour être de nouveau
transférés à Ruhleben; ils durent demeurer à la Stadvogtei parce qu'ils refusaient de déclarer qu'ils ne feraient
plus aucune tentative d'évasion, une fois retournés a Ruhleben. Pendant les années 1915 et 1916, ils firent des
plaintes nombreuses et adressèrent force requêtes tant à la Kommandantur qu'à l'ambassade américaine à
Berlin. Tout fut inutile.
Au mois de décembre 1916, une évasion longuement et minutieusement préparée fut mise à exécution de la
manière la plus habile. On était parvenu à à se procurer les services d'un serrurier expert, lui-même
prisonnier, qui fabriqua une clef ouvrant la porte qui donnait accès à la rue Dirksen.
Tout avait été prévu: ou avait même trouvé moyen d'expédier des vivres au dehors, et de les faire déposer à
certains endroits connus seulement des prisonniers qui devaient s'évader. Au moment choisi pour opérer la
sortie, onze prisonniers, tous de nationalité anglaise, se promenaient dans la cour par groupes de deux ou trois,
comme il était permis de le faire chaque jour, entre cinq et six heures de l'après-midi. Le portier, dont la
cellule est voisine de la porte extérieure, était à ce moment occupé à causer avec un sous-officier. La
conversation avait pris visiblement un caractère assez intéressant, et les deux Allemands semblaient y être
absolument absorbés.
Ce fut à la faveur de cette distraction du portier que la clef libératrice fut introduite dans la serrure par l'un des
onze. Un instant suffit pour ouvrir la porte, et les fugitifs disparurent dans les rues de Berlin. MM. Ellison et
Keith étaient parmi les fuyards.
Ce fut une grande sensation dans la prison lorsque l'on découvrit, quinze minutes plus tard, que la porte avait
été ouverte. Tous les prisonniers furent immédiatement renfermés dans leurs cellules respectives, car c'était là
le seul moyen de savoir exactement combien d'internés manquaient à l'appel.
L'officier, qui se retirait généralement vers quatre heures de l'après-midi, avait été prévenu par téléphone, et
s'amenait en grande hâte, et tout excité. Son premier geste fut de mettre le portier au cachot: on venait de
découvrir qu'il manquait onze Anglais. Le service de la sûreté fut prévenu, et des dépêches furent lancées sur
toutes les gares et toutes les frontières d'Allemagne. Le corps entier des policiers et les sentinelles des
frontières étaient sur les dents.
A notre grand regret, de ces onze prisonniers évadés, dix furent repris: seul, M. Gibson réussit à se tenir au
large. Quant à MM. Ellison et Keith, ils ne tombèrent entre les mains des Allemands qu'une dizaine de jours
plus tard, après des marches de nuit épuisantes. La température était alors très froide, et on imagine les
souffrances que durent endurer ces prisonniers en route vers les frontières des pays neutres.
Les dix prisonniers capturés furent, les uns après les autres, ramenés à la prison. Les règlements devinrent
beaucoup plus sévères, et il ne pouvait être question, pour eux, de retourner à Ruhleben. Toutefois, vers le
mois d'août 1917, une convention avait été conclue entre l'Angleterre et l'Allemagne au sujet du traitement à
Chapitre XXII. ÉVASIONS 47
Mille et un jours en prison a Berlin
infliger aux prisonniers divers qui avaient essayé de s'évader. Une des clauses de cet arrangement stipulait que
tous les prisonniers coupables de tentative d'évasion, et détenus dans les prisons, seraient immédiatement
renvoyés dans leurs camps respectifs. Nous avions à peine lu, dans les journaux allemands que nous
recevions, soir et matin, les diverses clauses de cet arrangement, que déjà la plupart des prisonniers entrevirent
des possibilités nouvelles de conquérir leur liberté. MM. Ellison et Keith me prévinrent que ce ne serait pas
long, à Ruhleben, avant qu'ils n'entreprissent le voyage de Hollande.
En effet, dès le mois de septembre, ils s'échappèrent le même jour du camp de Ruhleben, mais séparément,
puis se retrouvèrent dans les rues de Berlin, et cette fois, troisième évasion, parvinrent à passer en
Hollande.
Une carte postale qui me fut adressée par M. Ellison, de Hollande même, me mit au courant, sans beaucoup de
détails naturellement, du succès de son entreprise. Ce fut une réjouissance générale chez tous les prisonniers
qui avaient été, pendant de si longs mois, leurs compagnons de captivité.
C'est à Londres, au mois de juillet dernier (1918), que j'eus l'extrême bonheur de rencontrer MM. Ellison et
Keith, et c'est là également, au cours d'une soirée inoubliable passée ensemble, qu'ils me racontèrent par le
menu les péripéties de cette troisième évasion, leur course de Berlin à Brème, de Brème jusqu'à la rivière
Ems, puis dans les marécages qui avoisinent la frontière germano-hollandaise, à quelques milles de là, et
enfin leur visite, à trois heures du matin, chez un paysan hollandais où ils apprirent qu'ils étaient réellement et
définitivement sortis d'Allemagne.
Rien de plus amusant que d'entendre raconter par ces deux ex-prisonniers les scènes de réjouissance qui
eurent lieu dans la maison du paysan hollandais. La brave Hollandaise, femme d'une soixantaine d'années,
s'était levée, à cette heure extra matinale, pour souhaiter la bienvenue aux deux héros de la poudre
d'escampette. On alluma le poêle, on prépara un plantureux réveillon à la fin duquel les deux Anglais
dansèrent, avec le vieux et la vieille, le cotillon de la délivrance.
M. Ellison fait maintenant partie de l'armée anglaise et M. Keith est dans l'armée américaine. [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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